Définition de ROUX, OUSSE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : roû, rou-s'

DÉFINITIONS

1
Qui est d'un rouge un peu teinté de noir. Ce papier est devenu roux à la fumée.
Commandez aux enfants d'Israël de vous amener une vache rousse qui soit dans la force de son âge et sans tache
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Nombres, XIX, 2
Ce diable habillé d'écarlate, Bossu, louche et roux
de Pierre Jean de BÉRANGER dans H. rouge.
Sémantique : Terme de vénerie. Bêtes rousses, se dit des cerfs, daims et chevreuils.
Chevillières rousses, rubans grossiers de fil roux.
2
Un homme roux, une femme rousse, un homme, une femme qui a les cheveux roux.
Il était roux, d'une mine avantageuse, et il avait le visage fort beau
de Isaac Louis Lemaistre de SACY dans Bible, Rois, I, XVI, 12
Mme la marquise de Senantes passait pour blonde ; il n'eût tenu qu'à elle de passer pour rousse ; mais elle aimait mieux se conformer au goût du siècle, que respecter celui des anciens
de Antoine HAMILTON dans Gramm. IV
Nature : Substantivement. Un roux. Une rousse.
Les Persans veulent des brunes, et les Turcs des rousses
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Hist. nat. hom. Oeuv. t. V, p. 103
3
Beurre roux, beurre fondu de telle sorte qu'il devient roux. Des oeufs au beurre roux.
4
Sémantique : Terme d'agriculture. Vents roux, ou roux vents, vents d'avril froids et secs, ainsi nommés parce qu'ils roussissent la jeune végétation.
Lune rousse, lunaison qui commence en avril. D'après Arago les effets attribués à la lune rousse résultent du refroidissement nocturne, refroidissement qui est sensible principalement quand le ciel est serein, c'est-à-dire quand la lune est visible.
Tant que dure la rousse lune, Mes fruits sont sujets à fortune
dans Calendrier des bons laboureurs, pour 1628, dans LEROUX DE LINCY, Prov. t. I, p. 108
Voilà qu'en une nuit un vent du nord excité par l'influence de la lune rousse, ainsi qu'ils l'appellent dans ce pays, avec une grande quantité de neige, vient repousser le beau temps
de POUSSIN dans Lett. 14 mars 1642
Ils [les jardiniers] assurent avoir observé que la nuit, quand le ciel est serein, les feuilles, les bourgeons exposés à cette lumière [de la lune d'avril] roussissent, c'est-à-dire se gèlent, quoique le thermomètre, dans l'atmosphère, se maintienne à plusieurs degrés au-dessus de zéro
de ARAGO dans Astron. popul. XXI, 32
5
Nature : S. m. Couleur rousse. Il est d'un roux ardent.
Cette pie-grièche est très aisée à reconnaître par le roux qu'elle a sur la tête
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Ois. t. II, p. 78
6
Sauce faite avec du beurre ou de la graisse qu'on a fait roussir. Faire un roux.
N'ayez ni roux ni friture ; que le beurre, ni le sel, ni le laitage ne passent point sur le feu
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. I
7
Nature : S. m. Espèce de campagnol.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
U celes [coutumes] al rus rei [Guillaume le Roux], ki ot poi de saveir, U à vieil rei Henri, ki fu de grant poeir
dans Th. le mart. 92
2
XIIIe s.
Entre rous poil et felonie S'entreportent grant compagnie
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. II, p. 490
3
XIVe s.
Ung court mantel de rousse couleur
dans Modus, CXXXII
4
XVIe s.
Le rousseau bien faché S'en vint à la rousselle, Et luy trouva caché Un bouc sous son aisselle.... Onques puis roux ne rousse N'eurent accord parfaict
de ST-GEL. dans 40
Dès son enfance il avoit esté surnommé Pyrrus, qui vault autant à dire comme roux
de Jacques AMYOT dans Pyrrh. 2
Il estoit un peu roux de visage, et avoit les yeux pers....
de Jacques AMYOT dans Caton, 2
Quatre chandelles de roux [de cire jaune]
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Faen. III, 3

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. et cat. ros ; portug. ruço ; ital. rosso ; du lat. russus, qui est un ancien participe de rubeo, comme jussus de jubeo.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
Ajoutez :
Fil roux, fil écru.
On trouve dans ce viscère [l'estomac des salamandres] une foule de petits vers blancs que l'oeil nu aperçoit facilement ; ils ont la grosseur d'un fil roux
de SPALLANZANI dans Expériences sur la digestion, p. 118 (traduction de Senebier, Genève, 1783)